Les cancers rares de la peau : les carcinomes
Les cancers de la peau
Il existe 3 types de cancers rares de la peau : Le Carcinome de Merkel, les Carcinomes annexiels, les Carcinomes basocellulaires.
Un réseau dédié aux cancers rares de le peau : CARADERM.
Le carcinome de Merkel
Qu’est-ce que la cellule de Merkel ?
Les cellules de Merkel sont situées dans la peau ; leur rôle est mal connu mais elles pourraient fonctionner comme des récepteurs sensoriels.
Qu’est-ce-que le carcinome de Merkel ?
Le carcinome de Merkel appartient au groupe des carcinomes neuroendocrines; il s’agit d’une tumeur rare (40 fois moins fréquente que le mélanome), néanmoins grave, nécessitant une stratégie thérapeutique agressive.
Caractéristiques cliniques :
Cliniquement, il s’agit d’une lésion indolore, ferme, de couleur chair ou rouge, parfois violacée, à type de papule ou de nodule, siégeant habituellement au niveau des zones photo-exposées.
Les patients consultent le plus souvent en cas d’augmentation de taille ou bien d’ulcération.
Le diagnostic n’est habituellement pas suspecté, la biopsie étant le plus souvent réalisée dans le but d'éliminer un autre cancer cutané photo-induit.
Quelles sont les causes du Carcinome de Merkel ?
Les données concernant l’épidémiologie du carcinome à cellules de Merkel proviennent d’une étude portant sur 1034 patients de Agelli et al, parue en 2003 dans le Journal of the American Academy of Dermatology. L'âge médian des patients était de 74 ans. La localisation la plus fréquente était la tête suivie des bras. Au moment du diagnostic la moitié des patients avait seulement une atteinte cutanée, alors que l’autre moitié avait déjà des localisations à distance.
Les causes exactes du Carcinome de Merkel restent inconnues. Cependant un certain nombre de facteurs de risque associés au développement du Carcinome de Merkel a été identifié :
- Age supérieur à 65 ans
- Peau claire (phototype I/II)
- Antécédent d’exposition solaire importante
- Immunodépression (ex : transplantation rénale/cardiaque, VIH)
Par ailleurs, un nouveau virus, le polyomavirus du Merkel (MCPyV), a été découvert par l’équipe de Patrick Moore en 2008. Il est présent dans plus de 80% des Carcinomes de Merkel (intégré de façon monoclonale) et participe au développement du cancer. Ce virus est présent à l’état normal sur la peau de la majorité des sujets sains. Il doit subir deux mutations différentes pour intégrer l’ADN des cellules de Merkel. Le mécanisme exact par lequel le virus devient pathogène est inconnu.
Carcinome de Merkel et âge
Le nombre de cas de Carcinome de Merkel augmente avec l’âge. L’âge moyen au diagnostic est de 74 ans, et 75% des patients ont plus de 65 ans. L’incidence du Carcinome de Merkel est un peu supérieure chez les hommes comparés aux femmes. Le sexe masculin et l’âge avancé sont donc des facteurs de risque du Carcinome de Merkel.
Carcinome de Merkel et soleil
Il semblerait que le rayonnement ultraviolet joue un rôle important dans la pathogénie du Carcinome de Merkel. Ce cancer est le plus souvent retrouvé sur les zones photo-exposées (tête et cou, bras), chez des patients âgés ayant un phototype clair, qui peuvent aussi avoir d’’autres cancers cutanés photo-induits. On observe plus de Carcinome de Merkel dans les pays ensoleillés. Ainsi, un antécédent d’exposition solaire importante est un facteur de risque de Carcinome de Merkel.
Système immunitaire et Carcinome de Merkel
Le Carcinome de Merkel est favorisé par l’immunosuppression, comme l’infection par le VIH ou les traitements immunosuppresseurs associés à la transplantation d’organe. Le risque de développer un Carcinome de Merkel est 8 fois plus important chez les patients infectés par le VIH (Engles, 2002), et 10 fois plus important chez les patients transplantés (Penn, 1999). L’immunosuppression au long cours semble être un facteur de risque pour le Carcinome de Merkel.
Les carcinomes annexiels
Les carcinomes annexiels sont des tumeurs malignes cutanées rares dérivant des annexes de la peau, c’est-à-dire des glandes sudorales eccrines et apocrines, des follicules pileux ou des glandes sébacées. Ils peuvent survenir à tout âge mais touchent d'abord les sujets âgés.
Tous sont envahissants localement et certains d'entre eux peuvent entraîner une dissémination métastatique locorégionale ou générale.
Les carcinomes basocellulaires
Les carcinomes basocellulaires (CBC) sont les plus fréquents des cancers cutanés. Leur incidence est estimée à 50 000 nouveaux cas chaque année en France. Ils sont aussi les moins graves. En effet, le plus souvent leur développement, à partir de la couche basale de l'épiderme, reste local.
Les carcinomes basocellulaires touchent particulièrement les sujets blonds ou roux et leur survenue est corrélée à l'exposition au soleil et aux rayonnements ultraviolets. Ils surviennent donc préférentiellement dans les zones exposées au soleil (visage, cou, dos), le plus souvent entre 45 et 65 ans, et atteignent également les hommes et les femmes.
Les carcinomes basocellulaires ne métastasent que très exceptionnellement et leur ablation complète assure donc généralement la guérison du patient. Leur traitement doit néanmoins être précoce car ces tumeurs peuvent s'étendre en surface, ce qui peut alors rendre l'exérèse difficile, et entraîner des séquelles esthétiques ou fonctionnelles.
Pour les formes inopérables, très extensives ou métastatiques, il peut être nécessaire d’avoir recours à un traitement systémique, c’est-à-dire un traitement par voie orale ou intraveineuse.
Le réseau CARADEM
CARADERM a été créé en novembre 2013 en réponse à un appel à projets de l’Institut National du Cancer. Ce projet est intitulé « Cancers rares de l’adulte : l’organisation en centres experts » et a pour objectif de permettre aux patients atteints de cancers rares de bénéficier d’un diagnostic et d’un traitement adaptés.
Diagnostic / Classification / Pronostic / Traitement / FAQ / Liens utiles et référence / liste des centres experts : retrouver toutes ces informations sur le site CARADERM, dédié aux cancers rares de la peau.